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Intro :
En des temps où la vie n'était pas que bonheur
C'est à dire en des temps que l'on connaît encore
Il vivait une femme aux charmes de la fleur
A la fraîcheur de l'aube qui venait d'éclore
Se tenant près du pré si prête à se prêter
A des jeux auxquels nul n'aurait osé songer
En ces temps agricoles elle n'avait qu'une idée
Que celui qui s'y colle vienne l'agricoler
En des temps où la vie connaissait le malheur
C'est-à-dire en des temps que l'on ignore encore
Il vivait une fille à la franche pâleur
Au teint si terne que l'on devinait son sort
Attenante au grand immeuble gris bétonné
Elle échangeait son corps contre un peu de monnaie
En ces temps d'industrie elle était épuisée
De s'être sans répit industrialisée
Moins jeune et de vie moins pleine
De sa vie l'on a su
Qu'existait vraiment la peine
Et que la misère était bien dans nos rues
Moins jeune et de vie moins pleine
De sa vie l'on a su
Qu'existait vraiment la peine
Au recoin de nos rues '#8230;
En passant je la vis et je m'approchais d'elle
Lui demandant le prix du forfait de son corps
Mais c'est là qu'elle me fit et me rendit fou d'elle
Une réponse qui valait son pesant d'or
Jugeant mon attitude un peu trop assurée
Face à l'inexpérience dont je dégoulinais
Elle lorgna d'abord mon allure débraillée
Puis sans faire de détour se mit à me railler
Elle me dit : «tu n'es qu'un
Jeune et sot garnement
Je pourrais être trois fois
Celle qui te fait office de maman
Rentre donc un peu chez elle
Et tu reviendras grand
Quand la petite hirondelle
Reverra le printemps»
Retournant chez ma mère je revins aux beaux jours
Quand s'est enfui l'hiver et que le bourgeon sort
Mais à la place où je l'avais trouvée la veille
Elle n'avait laissé que le vide et la mort
En inspectant les lieux avec circonspection
Je ne trouvais pas trace de l'objet de passion
Je fus un peu plus tard contraint de m'aviser
Que tendre créature s'était virtualisé
Me retrouvant ainsi seul
Il ne me restait plus
Qu'à prendre la plume
Et coucher la douleur De n'avoir jamais pu
Aimer pour une seconde
Un tout petit moment
Celle qu'à présent j'appelle
La femme aux mille amants
En des temps où la vie fêtera le bonheur
C'est-à-dire en des temps que l'on attend encore
Il y vivra des filles des charmes et des fleurs
Et la fraîcheur de l'aube qui viendra d'éclore
Il y vivra des hommes de l'amour de l'argent
Il y vivra des femmes qui donnent des chants
Des chants qu'on chante encore sans se lasser vraiment
Et celui de la femme ayant eu mille amants
En des temps où la vie fêtera le bonheur
C'est-à-dire en des temps que l'on attend encore
Il y vivra des filles des charmes et des fleurs
Et la fraîcheur de l'aube qui viendra d'éclore
Il y vivra des hommes de l'amour de l'argent
Il y vivra des femmes qui donnent des chants
Des chants qu'on chante encore sans se lasser vraiment
Et celui de la femme ayant eu mille amants
(supprime les barrés)